Merkel et Erdogan

Un nouveau passage de la lettre d’information et d'analyse Eurointelligence, à propos de Merkel et Erdogan, que je trouve hallucinant. Il revient sur le fait qu’Erdogan se soit plaint qu’une émission satirique allemande l’ait dénigré, puis sur la réaction de Merkel.

« A première vue, cette histoire ressemble à un stupide poisson d’avril, mais comme elle a été publiée le 4 avril nous pensons qu’elle ne l’est pas. Dans le différend à propos du magazine satirique allemand Extra3, qui a publié un poème dénigrant sur le président turc Recep Tayyip Erdogan, Angela Merkel fut la semaine dernière critiquée pour son silence. Elle s’est finalement exprimée ce weekend et s’est rangée du côté d’Erdogan. On reporte qu’elle a déclaré l’émission comme délibérément diffamatoire au cours de la conversation qu’elle a eu dimanche soir avec un confrère turc Ahmet Davutoglu. Merkel a dit que la chaîne télévisée qui a diffusé la satire offensante en a déjà tiré les conséquences et bloqué la version internet de l’émission.

Donc, pour tous les libéraux naïfs qui croit qu’Angela Merkel est un défenseur des libertés civiles et des droits de l’homme et qui l’ont applaudi pour avoir ouvert les frontières l’année dernière, il pourrait être tentant d’y réfléchir à nouveau. L’accord Union Européenne/Turquie a donné au régime d’Erdogan carte blanche pour la violation des droits de l’homme et a massivement affaibli la position de l’UE vis-à-vis de la Turquie. L’accord ne bénéficie seulement qu’à deux personnes : Merkel et Erdogan. »*

Et tandis qu’en Allemagne on interdit des émissions pour satisfaire les caprices d'un président turc qui détruit la démocratie dans son pays, notre gouvernement revient en France sur l'égalité du temps de parole des candidats à l'élection présidentielle, deux beaux exemples du rapport de nos dirigeants à la démocratie.. (sur la question du temps de parole, je recommande par ailleurs cette chronique humouristique de Guillaume Meurice sur France Inter). 

* ma traduction