Hulot au ministère de l'écologie : et si... ?

Comme beaucoup de monde, j’ai été agréablement surpris par la nomination de Nicolas Hulot, que j’estime être un écologiste convaincu, à la tête du ministère de la transition écologique et de la solidarité.

Et comme beaucoup de monde également, je crains que les ambitions en matière écologique du nouveau ministre se heurtent à la politique d’un gouvernement pour qui l’écologie n’est pas la priorité et qui prône de plus la rigueur budgétaire là où la transition écologique nécessiterait au contraire des investissements publics massifs.

Toutefois, si l’on réfère aux prises de position passées de Nicolas Hulot, on se dit qu’il y a peut-être un moyen de sortir par le haut de cette contradiction.

En effet, notre nouveau ministre de l’écologie s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur d’un financement monétaire de la transition écologique, via par exemple la mise en œuvre d’un Green Quantitative Easing par la Banque Centrale Européenne. Pour les défenseurs de ce Green QE, la réussite de la transition écologique constitue un enjeu tellement essentiel pour le futur de nos sociétés que lui faire bénéficier d’un petit coup de pouce en la finançant pour partie par la création monétaire pourrait être salutaire.

Dans le contexte actuel, il n’est bien sûr nulle question d’espérer un quelconque financement monétaire de quoi que ce soit d’utile à la société par la BCE, même avec Hulot comme ministre.

Toutefois, ne faudrait-il pas voir là l’occasion de mettre en place cette monnaie nationale complémentaire – sorte de monnaie locale émise à l’échelle nationale et qui circulerait en parallèle de l’euro – chère à André-Jacques Holbecq et à un certain nombre d’autres économistes (Thomas Coutrot , Dominique Plihon , Wojtek Kalinowski , Bruno Théret , Gaël Giraud , Vincent Gayon , Jean-Michel Servet , Jérôme Blanc , Marie Fare et Benjamin Lemoine) ?

On pourrait en effet très bien imaginer que Nicolas Hulot et son ministère appuient la création d’une monnaie nationale complémentaire écologique, qui aurait pour objectif d’accélérer le financement de la transition écologique sans accroître les déficits publics. Le reste du gouvernement pourrait accepter, y voyant là le moyen de contenter leur ministre de l’écologie à peu de frais. Le financement des programmes du ministère pourrait quant à lui sensiblement augmenter grâce à cette monnaie complémentaire.

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